Storm Tide 2022 : le SOR s’entraine à l’évacuation de non-combattants
Du 5 au 16 septembre avait lieu l’exercice Storm Tide, cet évènement immanquable. Si vous avez regardé en l’air l’espace d’un instant, vous avez certainement pu voir de l’action : le Special Operations Regiment (SOR) menait une opération fictive d’évacuation de non-combattants (NEO). Il a déployé beaucoup de ressources pour cela. De Coxyde à Weelde, diverses unités des Composantes Terre, Air et Médicale, ainsi que des civils et des réservistes, ont contribué au succès de l’exercice d’évacuation simulé à grande échelle.
NEO ?
Une opération NEO (Non-combattant Evacuation Operation) est lancée lorsque des citoyens belges se trouvent dans un autre pays et que la situation sécuritaire s’y détériore soudainement et fortement. L’objectif est de rapatrier les civils en danger dès que possible. Une telle opération se compose de quatre phases : activation – déploiement – évacuation – redéploiement.
« L’intention est de planifier, de préparer, de réaliser et d’évaluer en profondeur par la suite un exercice à grande échelle », a déclaré le Colonel Linotte, commandant du SOR et de l’exercice, lors de son briefing. Pratiquer de tels exercices n’est donc pas un luxe, mais une nécessité pour coordonner davantage toutes les capacités et la coopération des différentes unités.
L’importance des NEO a été une nouvelle fois mise en lumière en août 2021, lorsque, grâce à l’opération Red Kite, plus de 1400 Belges et ayant-droits ont été évacués de l’aéroport de Kaboul en quelques jours seulement. « Début février 2022, une solution a également été trouvée pour les derniers ayant-droits qui pouvaient être évacués vers la Belgique. Le succès de cette opération a reposé sur une excellente coopération entre les Affaires étrangères (gestion des listes et des personnes), la Défense (évacuation) et Asile & Migration (arrivée en Belgique), ce qui a permis de trouver une issue heureuse pour nos citoyens qui avaient besoin d’aide. », ajoute Hans Heeman, chef du Centre de crise pour les Affaires étrangères. « La pratique de telles opérations d’évacuation est donc une nécessité pour aligner davantage toutes nos capacités et notre coopération ainsi qu’améliorer davantage nos processus sur la base des enseignements tirés des opérations précédentes. Cela nous permettra à l’avenir de venir en aide encore plus rapidement et plus efficacement à nos compatriotes en situation difficile à l’étranger », termine-t-il.
Problèmes à Ongu
Le pays étranger fictif a été appelé « Ongu » au cours de cet exercice. Il présentait des similitudes avec la République Démocratique du Congo, où la zone frontalière du Katanga est caractérisée par des conflits. Le 12 septembre, après une semaine de préparation, plusieurs A400M ont effectué le voyage vers « Ongu », simulé par l’aéroport de Weelde depuis la Forward Mounting Base fictive de Coxyde. 160 para-commandos du 3e Bataillon de Parachutistes (3 Para), du 2e Bataillon de Commandos (2 Cdo) et du Civil-Military Engagement Group (Ci-MEG) ont sauté des avions et, après des négociations avec les autorités locales jouées par le Bataillon 1/3 Lanciers (1/3L), ont pris le contrôle de l’aéroport. Ce dernier a alors servi de Forward Operating Base, le point d’évacuation à partir duquel les citoyens belges seraient rapatriés en Belgique. Pour accroître le réalisme, certaines activités, telles que les incidents médicaux, coordonnés par le 14e Bataillon Médical (14 Med Bn), se sont poursuivis en dehors des terrains d’entraînement militaires. Le Ci-MEG était chargé d’informer les autorités locales et les résidents locaux.
Les élèves de l’option « Défense, prévention et Sécurité » rapatriés
Les civils à évacuer étaient joués par des réservistes et des élèves de la formation « Défense, prévention et Sécurité ». C’était l’occasion idéale pour ces jeunes enthousiastes de voir de près les militaires belges à l’œuvre. Ils ont également été autorisés à participer à l’exercice : ils ont été fouillés et contrôlés, puis ont pu prendre place dans l’A400M pour terminer leur extraction de la zone de conflit.
Storm Tide est l’exercice le plus important de cette année pour la Composante Terre. 790 militaires y ont participé, venus de nombreuses unités : 3 Para, 2 Cdo, 12/13Li, Ci-MEG, le Service Général du Renseignement et de la Sécurité (SGRS), le 15 Wing de Transport aérien, le 14 Med Bn, la 40e Escadrille MAR/SAR, le 29 Bataillon Logistique (29 Bn Log), le Bn Istar et le 1Wing de la base aérienne de Bevekom. C’était aussi la première fois que l’A400M était utilisé lors d’un exercice d’une telle ampleur.
Au cours de la même période, la Brigade Motorisée s’est également entraînée à Bergen-Hohne, en Allemagne. 1 308 militaires belges y ont effectué un exercice à grande échelle. Ces deux exercices contribuent à augmenter l’engagement de nos militaires et sont indispensables à la sécurité de notre pays et de notre population.