La frégate Léopold I combat des cibles terrestres pendant l’exercice Mjoelner 2022.
Il y a quelques jours, l’exercice multinational Mjoelner 2022 débutait au-dessus du cercle polaire. Au cours de cet exercice, un missile spécifique « Harpoon Block 2 » fut tiré pour la première fois. En utilisant ce type de missile contre une cible terrestre, la frégate BNS Léopold I a réussi à se créer un espace permettant à la flotte de se déplacer. Plusieurs missiles anti-aériens ont également été tirés, lorsque le Task Group fut soumis à une importante menace aérienne.
Le scénario fictif se déroule la nuit dans le Grand Nord. Le Léopold Ier navigue plus près de la côte pour être en mesure de neutraliser davantage les capacités de l’adversaire. Ensuite, il contacte des spotters (observateurs d’artillerie) belges, camouflés depuis le territoire ennemi pour transmettre les informations sur les cibles au navire. Plus tard dans la nuit, avec l’aide du canon de bord, plusieurs cibles terrestres sont alors attaquées au cours de ce que l’on appelle le Naval Gunfire Support.
Des premières belges
Pour la première fois, une frégate belge s’est entraînée avec les spotters du Bataillon Artillerie. « Par le passé, nous avons toujours travaillé avec des spotters étrangers, car nous n’avions pas cette possibilité en Belgique. Entre-temps, nous avons formé des personnes à cet effet et, pour la première fois, il s’agit effectivement d’une coopération entièrement belge », a déclaré le lieutenant de vaisseau Clerinx, qui travaille au Maritime Warfare Center de Den Helder.
Ces actions s’inscrivent dans le cadre de l’exercice Mjoelner 2022, un exercice biennal à proximité du champ de tir norvégien Andoya Space Defense. Des navires des marines danoise, allemande, néerlandaise et norvégienne sont également présents. La Marine belge participe à ces lancements dans un scénario tactique depuis 2016, mais c’est la première fois qu’est effectué un tir du missile Harpoon Block 2. La récente mise à niveau de ce missile de croisière permet aux frégates belges de le déployer non seulement contre des navires hostiles mais également pour tirer sur une cible située sur la côte à plus de 100 kilomètres de distance. Le Harpoon vole presque à la vitesse du son, soit à plus de 850 km à l’heure.
Analyse des données
Par après, le Maritime Warfare Center étudie la réaction du navire et analyse les données des systèmes d’armes. « Dans un scénario où il y a un seul navire qui se défend contre une seule cible, l’analyse après coup est assez limitée. Dans un scénario plus tactique avec d’autres navires autour et où tout ne se passe pas parfaitement, l’analyse après coup est beaucoup plus intéressante pour nous », explique Clerinx. « Parfois, les armes réagissent légèrement différemment de ce que l’on attend. Vous pouvez alors en apprendre beaucoup sur le fonctionnement des systèmes d’armes. Nous essayons également d’adapter un peu le scénario pour qu’il devienne plus difficile pour les systèmes », conclut-il.
Plus tard au cours de l’exercice, le BNS Leopold I affinera encore ses défenses antiaériennes en protégeant le navire avec des missiles Seasparrow de l’OTAN. L’exercice Mjoelner se déroule jusqu’au 13 mai 2022.