Sensibilisation de la Défense concernant le harcèlement sexuel au travail

Les événements actuels nous rappellent régulièrement que le harcèlement sexuel est malheureusement encore problématique au sein de notre société. Comme le confirme une étude menée en 2019 auprès de 399 militaires féminins, c’est également le cas à la Défense. Après tout, ce département reflète notre structure sociale. La Défense lance donc une campagne de sensibilisation sur le sujet dès mars 2021.

 

L’adjudant-major Kaatje Buyse a réalisé une étude dans le cadre de sa thèse à l’Université de Gand portant sur la promotion de la santé. Les résultats sont éloquents. Les femmes qui ont dû faire face au harcèlement sexuel au travail ont été principalement confrontées à des attitudes passives (messages à caractère sexuel, voyeurisme, …). Cependant, les attouchements et autres activités sexuelles non désirées, répertoriés comme physiques, ne sont guère négligeables.

 

Être confronté(e) au harcèlement sexuel au travail peut avoir de graves conséquences pour les personnes concernées. « Il y a, bien évidemment, un impact individuel », précise l’adjudant-major Buyse. « Les victimes peuvent développer des désordres mentaux et psychologiques tels que le stress et l’anxiété. Elles doivent aussi souvent faire face au burn out ou à la dépression. Le harcèlement sexuel a également des répercussions professionnelles : des victimes sollicitent, par exemple, un éloignement de leur(s) agresseur(s) qui pourrait porter préjudice à leur carrière.

 

La Défense a déjà mis divers systèmes en œuvre pour empêcher toute attitude déplacée, aider les victimes et en punir les responsables. « Ils comprennent trois volets », explique l’adjudant-major Buyse. « Le psychosocial axé sur la prise en charge psychosociale des victimes par des intervenants particuliers de la Défense : les personnes de confiance et conseillers en prévention « aspects psychosociaux au travail ». La section disciplinaire où les sanctions peuvent aller de la réprimande à une révocation définitive pour les infractions les plus graves. Enfin, le rapport des faits à la police.

 

Malgré ces systèmes, ces types de comportement restent légion et les victimes sont trop souvent peu enclines à les signaler. Pour changer la donne, la Défense lance courant mars une campagne de sensibilisation ayant pour thème principal le RESPECT. « Son objectif est la sensibilisation et l’information des cadres », poursuit l’adjudant-major Buyse. « Trop souvent, rien n’est entrepris suite aux plaintes ou les cadres ne savent tout simplement pas quoi en faire. »

 

Qu’implique précisément cette campagne ? La Défense promeut à nouveau son numéro « vert », jadis destiné à l’appui psychosocial aux militaires. Ce contact gratuit devrait stimuler une certaine volonté de renseigner les victimes de harcèlement. Victimes et témoins peuvent signaler de tels comportements et se voient également offrir l’assistance de conseillers en prévention (aspects psychosociaux) et de personnes de confiance.

 

« Nous lançons également un projet pilote au sein de deux unités de la Défense et à l’École Royale Militaire », explique l’adjudant-major Buyse. « Nous allons dispenser une formation relative au harcèlement sexuel: comment réagir suite à une plainte, à quels acteurs psychosociaux s’adresser, quelles sont les procédures existantes ? Nous souhaitons ainsi faire de notre thème un sujet de discussion et mettre davantage l’accent sur une culture délibérément ouverte et transparente au sein de notre département. A terme, tous les cadres de la Défense suivront ce cours.

 

Complémentairement aux formations, la Défense informera son personnel via des fiches infos, des affiches et brochures ainsi que par le biais d’une vidéo du Chef de la Défense. Chaque personne impliquée et intéressée y trouvera les explications nécessaires sur l’étude et la campagne de sensibilisation ainsi que les mesures à prendre face à ce type de comportement.

 

« La situation est grave mais pas désespérée », affirme également le médecin général de brigade Erwin Dhondt, Directeur général Santé et Bien-être. « C’est pourquoi, nous nous mettons immédiatement au travail pour la changer. Nous avons également entendu la même chose de la part du Chef de la Défense, l’Amiral Michel Hofman, qui demande explicitement à tous les directeurs généraux, chefs d’états-majors et commandants de composantes de soutenir au mieux l’initiative ».

La Défense

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